Darwin Episode 2:"Homo: Un animal spécialisé dans la course d'endurance et l'entraide depuis 2 millions d'années" par Patrick Salmon

De plongeplo
Aller à la navigation Aller à la recherche

En construction

Club de Plongée de Plan-les-Ouates

Lundi 23 mai 2016, 1er étage de la Salle Communale de PLO (Salle Henti-Pillon)

Conférencier: Patrick Salmon,

Présentation PowerPoint de Patrick Salmon - Darwin Episode 2:"Homo: Un animal spécialisé dans la course d'endurance et l'entraide depuis 2 millions d'années" : Fichier PDF

Résumé: Charles Darwin a révolutionné notre perspective de l'évolution des espèces (cf conférence de Jean-Pol Wiaux [1]).
Mais son œuvre ne se résume pas à ce que le libéralisme a récupéré pour justifier la brutalité des 2 derniers siècles. En ce qui concerne l'adaptation et la survie des espèces, Darwin a autant écrit sur la survie du mieux adapté que sur l'entraide, la solidarité et la coopération entre individus. Et pour le genre Homo, cette entraide aurait été cruciale pour son évolution finale, en même temps que sa capacité à courir sur de très grandes distances en plein cagnard.

Course pieds-nus, Ultra-running et Compassion sont maintenant gravés dans notre génome, qu'on le veuille ou non.

IMG 3279a cwz.jpg




Article de Stephane Gobbo : L'Homo Sapiens "cursor" - Une machine faite pour courir Fichier PDF

Organisatrice: Chantal Wiaux-Zamar


  IMG 3276a cwz.jpgDia 1.jpg 


Je me propose de partager avec vous ce que j’ai trouvé depuis quelques années, qui permet de faire le lien entre le cerveau et le pied de l’homme d’une part, et sa capacité à la course d’ultra-endurance et sa capacité à s’occuper des autres d’autre part.


Quand on pense à l’homme, on pense à sa formidable intelligence.



Mais l'homme est aussi, un animal avec des comportements que l’on retrouve chez d’autres animaux.


Un exemple est le sacrifice par empathie/compassion (comme chez le chimpanzé).
Attention à bien faire la différence entre empathie positive ou négative (on ressent de la joie ou de la douleur ou de la tristesse en soi en voyant l’autre), et l’empathie émotionnelle ou cognitive.
L’empathie émotionnelle fait appel aux émotions de base donc immédiate, alors que l’empathie cognitive est un processus plus complexe qui consiste à raisonner sur le long terme pour imaginer les désirs, aspirations et projets de l’autre.

Un exemple d’empathie émotionnelle et quand un homme est pris de court et n’a pas le temps de réfléchir, il peut se sacrifier pour sauver un autre homme, même si c’est un inconnu, et même si cela peut coûter la vie aux 2.

300px Il ya aussi l'entraide, comme les rats qui aident un rat prisonnier à sortir d’une cage.

On peut facilement imaginer comment l’empathie et l’entraide ont procuré un avantage pour la survie d’une espèce en groupe.
Et il y a aussi l’altruisme, qui semble plus spécifique de l’homme. Les neurosciences ont montré que la sensation de récompense est plus grande dans le cerveau quand on donne que quand on reçoit.
Toutes ces expériences relèvent de mécanismes qui utilisent des circuits communs dans le cerveau, l’empathie, l’altruisme et l’entraide.

En plus de l’altruisme, spécifique à l’homme, il y la capacité d’une entraide structurée.

Y compris l’entraide sur le long terme aux individus handicapés. Entraide spécifique à l’homme.
Le chimpanzé peut adopter un orphelin autonome mais ne sait pas s’occuper d’individus handicapés.

Il est intéressant de voir que l’empathie et l’entraide se manifestent aussi dans des situations inattendues comme en course à pied.

Derartu Tulu (athlète éthiopienne qui avait vraiment besoin de gagner cette course pour nourrir sa famille et son village et dont c’était surement la dernière chance de gagner considérant son âge, 37 ans) est venue en aide à Paula Radcliffe (athlète britannique) pendant la course au risque de perdre. Heureusement, elle a pu la rattraper et a gagné. Cette photo est (athlète britannique) à la ligne d'arrivée à NY en 2009


C’est donc après avoir beaucoup lu sur la course à pied, l’évolution de l’homme et les comportements comme l’empathie, l’entraide et l’altruisme que je vais vous proposer le modèle selon lequel...

Pour le genre Homo, cette entraide aurait été cruciale pour son évolution finale, en même temps que sa capacité à courir sur de très grandes distances. 

Course à pied, Ultra-running et Compassion sont maintenant gravés dans notre génome, qu'on le veuille ou non.

300px L'homme a des mains de singe mais des jambes semblables aux meilleurs coureurs parmi les animaux.

Pourtant, même Usain Bolt, Fastest Man Ever est moins rapide que le guépard mais aussi que l’écureuil et le chimpanzé qui court sur 4 mains….

Donc, on a longtemps pensé que le corps de l’homme était le résultat d’un compromis sub-optimal.

Ce n’est qu’en 1974 qu’on a commencé à réaliser que l’homme était effectivement bien adapté à la course, mais pas comme elle était pratiquée alors, c'est-à-dire "en mode panique" mais plutôt "en mode économique" sur la durée.

C’était sur le parcours de la Western States Trail Ride, une course à cheval de 100 miles (160 km) à travers la Californie, du lac Tahoe à Auburn. Au départ, en 1955, cette course fut créée pour prouver qu’un cavalier pouvait traverser la Californie d’Est en Ouest, en moins de 24h.

En 1974, un vétéran de cette course à cheval, Gordy Ainsleigh, voulut voir si il pouvait la faire à pied. Il finit en 23h42.

Maintenant, dans cette course, les humains sont les plus rapides. Les derniers records sont dans les temps de 15h. Considérant les températures dans les canyons qui peuvent aller jusqu’à 43°C, les chevaux ont plus de mal que les humains, car ne pouvant pas transpirer, leur température corporelle augmente, et ils doivent être contrôlés par un vétérinaire sinon ils risquent de mourir.

On sait donc maintenant que quand on augmente les distances et la température, aucun animal ne peut battre l’homme
Et aussi, quand on augmente les distances, il n’y a plus de différence entre jeunes et vieux, hommes et femmes.

Cette observation peut sembler étrange mais on va voir comment elle s’explique avec la perspective de l’évolution humaine.

Depuis une dizaine d’années, on re-pense la course à pied, qui était vécue dans le monde occidental comme une expiation, avec tout son cortège de blessures qui semblaient inévitables, car la course à pied doit faire mal!!!

On “re-découvre” des peuples qui courent naturellement depuis leur enfance, jusqu’à un âge avancé (80 ans chez les Indiens Tarahumara) sans blessure et avec le sourire, et sur des distances de 50-100 ou 200 km ou plus.

Mais quel est leur secret? .... Les gènes, non, la technique! Il n’ont en fait jamais vécu la course comme une expiation mais comme une partie intégrante de leur vie.
Pour les Tarahumara par exemple, ces indiens du Mexique, la raison est historique. Etant un peuple pacifique, timide et jovial, la course à pied et la furtivité en milieu escarpé et hostile a été leur moyen pour échapper aux conquistadors qui n’avaient comme objectif que de les convertir ou les massacrer.

Et ils n’ont pas eu l’occasion de désapprendre la bonne technique de course, comme un occidental sédentaire en chaussures.

Mais qu’est-ce qui fait que l’homme est un animal aussi doué en course d’endurance ?

Tout part d’un article publié dans Nature en 2004, dans lequel Daniel Lieberman, propose que la course d’endurance a joué un rôle essentiel dans l’évolution de l’homme. Mais comment donc?

Revenons un peu en arrière:300px

Quand les formes de vie se sont complexifiées: les dinosaures ont pris chair. Déjà que leur taille leur imposait des quantités de nourriture énormes, alors après l’astéroïde, cela a été très compliqué pour eux avec une chute brutale des ressources.

300px


Ce qui a laissé la place à des animaux mieux adaptés à des conditions plus hostiles et avec moins de ressources à disposition, en particulier les mammifères. (Attention échelle de temps logarithmique)

Après, parmi ces mammifères, certains rongeurs se sont installés dans les arbres, pour la nourriture et l’abri, pour devenir des primates.

Les arbres c’est cool.....jusqu’au jour où il n’y en a plus!! 300px

Vers 5-7 Mio d’années, en Afrique, là où beaucoup de ces primates étaient présents, la forêt luxuriante a progressivement disparu, pour laisser place à une steppe. Résultats: moins d’abri et moins de nourriture. La belle vie facile pour les singes est terminée!

C’est durant cette même période que les premiers “hommes” ou plutôt les "hominidés" sont apparus, avec 2 caractéristiques, la bipédie et un cerveau qui augmente en taille.
Pourquoi ces 2 paramètres semblent avoir évolué en même temps? 300px

Le cerveau est un organe qui demande beaucoup de "fuel" .
Notre cerveau consomme 25% de toute notre énergie, même quand on dort. Donc, il faut énormément de nourriture, et ceci régulièrement.
Et dans la steppe, c'est compliqué!!!

Daniel Lieberman nous propose un modèle:

Comment se procurer beaucoup de nourriture de manière régulière dans la steppe?
Et bien, en descendant des arbres (le peu qu’il reste) et en passant à un régime carnivore en mangeant d’autres animaux.

300px

Oui, mais comme on a vu, quasiment tous les animaux vont plus vite que Usain Bolt, alors encore que Lucy et ses congénères.
Oui, sauf que l'on parlait jusqu’à aujourd'hui de course en mode panique (pour échapper à un prédateur, pour sauver sa peau)
Or là, il faut envisager une autre course, la course à l’épuisement.

330px

Quand on compare le chimpanzé avec l’homme (a et b), on constate la liste des caractéristiques suivantes: On voit que Lucy est déjà sur la bonne voie (3-4 millions d’années de nous) et que Erectus a déjà tout. La différence entre Erectus et Sapiens est juste une somme de petits réglages.

330px

Un point important est l’apparition des glandes sudoripares qui permettent de dissiper la chaleur beaucoup plus efficacement que les autres animaux, en particulier les gros quadrupèdes comme le kudu. Si on combine l’absence de sudation, la fourrure, la position allongée, le kudu en plein cagnard n’a aucune chance contre l’homme. Après quelques heures de poursuite, il va tomber d’hyperthermie, et les premiers humains, même sans armes, pouvaient le manger tout cru.

Film BBC [2]

C’est aussi pourquoi à la fin, le pied humain ressemble à ce fantastique système pour amortir, absorber et restituer l’énergie de l’impact au sol pendant la course.


Le fascia plantaire, le tendon d’Achille et le mollet forment un faisceau extrêmement dense et solide de structures musculo-tendineuses "high-tech" allant des orteils au genou. Le tendon d’Achille en particulier est le plus gros du corps humain et n’existe chez aucun autre primate.
Tout est fait pour absorber et stocker l’énergie a l’impact.

C’est supérieur à des lames Kevlar-Carbon car en plus il y a un feedback en temps réel de la perception du sol avec adaptation neuro-musculaire immédiate.

Film Haile Gebrselassie [3]


Mais de nos jours, on utilise ce système pied-tendon-mollet de moins en moins. C’est la conséquence de la sédentarité et d’une pensée fautive qui a débuté dans les années 70.

280px

Film onde de choc attaque talon avec grosses chaussures [4]
Film onde de choc course naturelle avec pieds nus [5]

Quand on analyse la biomécanique humaine, on observe qu’on ne peut poser le talon que lorsque l'on “over-stride” (c.a.d quand on pose le pied en avant du centre de gravité).
C’est le cas de la marche.
Mais c’est aussi le cas de la course à pied depuis les années 70, lorsqu’on a inventé les grosses chaussures de course. Cette invention est partie d’une hypothèse absurde, engendrée par une ignorance de la biomécanique humaine, comme quoi le pied humain devait être protégé de l’impact pendant la course. On a donc progressivement augmenté la couche absorbante, relevé le talon et contraint les orteils et la voûte plantaire. La contrainte pour le pied est alors telle qu’il n’est plus du tout capable de travailler naturellement. On a fini par proposer de véritables plâtres aux coureurs.

Or, ce sont les grosses chaussures amorties qui nous font croire que c’est juste de poser le talon en courant. Le problème est qu’aucune chaussure amortie ne peut amortir une "attaque talon" aussi bien que le pied (même nu) quand il pose sur le sol correctement (comme il est fait depuis plus de 2 millions d’années).
Toute la technologie dont on a besoin pour courir est dans le pied. C’est le résultat de plusieurs millions d’années d’évolution de l’homme comme "ultra-coureur".

La chaussure de course ne doit servir qu’à protéger le pied du sol (trop chaud, trop froid, trop hostile) mais en aucun cas ne doit l’empêcher de fonctionner comme il doit fonctionner. Or, 99% des chaussures “dites de course” que l’on trouve dans les magasins, contrarient plus ou moins gravement le fonctionnement physiologique du pied humain en course à pied.

Poser le pied en avant de son centre de gravité engendre obligatoirement une phase de freinage. C'est de la physique simple. Mais cette énergie perdue pour avancer n’est pas complètement perdue. Elle se traduit par une onde de choc terrible qui remonte dans toutes les articulations jusque la nuque.
On utilise donc cette énergie non pas pour avancer mais détruire à petit feu nos genoux, nos hanches, notre dos.

La Course "naturelle" consiste à courir comme une roue. La Course “normale” consiste à courir comme une brique.


Donc la course “normale” est NON-NATURELLE. Comme la course naturelle est aussi appelée course “physiologique” ou “active”, la course “normale” devrait être appelée course “pathologique” ou “passive”. Or, elle est appelée course “traditionnelle”. Et c’est là où c’est drôle car cette course "traditionnelle” remonte seulement à 40 ans, alors que l’homme court “naturellement” depuis 2 millions d’années.

Le minimalisme: Ce n’est pas une mode mais un effort collectif pour comprendre la biomécanique de la course à pied. C’est de la science, basée sur des expériences dans le monde entier, sur la paléoanthropologie et maintenant relayée par des experts reconnus internationalement.

300px 290px

Cf Stéphane Gobbo - Hebdo 21 avril 2016 Fichier PDF

En chaussures minimalistes, les blessures sont au niveau des métatarses, du pied, du tendon d’Achille, des mollets. Comme ces structures peuvent toutes être renforcées, le remède est une construction douce et progressive.
En chaussures maximalistes, les blessures sont au niveau des genoux, des hanches, du dos. Comme ces structures ne peuvent pas être renforcées, le remède est l’arrêt de la course. Ou le passage à la course naturelle.

260px

Une chaussure est faite pour protéger le pied et non pour l'empêcher de fonctionner normalement.
Ces chaussures sont AU MIEUX comme des plâtres, donc il y a un risque d'atrophie et une rééducation sera nécessaire après.
AU PIRE, elles déforment le pied, voire le blessent.

260px 280px

Le maximalisme est responsable d’une épidémie de blessures nouvelles dans la pratique de la CAP.

C’est un problème de santé publique au même titre que l’épidémie d’obésité et de diabète causée par la mal-bouffe et l’addiction au sucre savamment orchestrée par l’industrie agro-alimentaire.
Tiens, d’ailleurs, les 2 ont commencé à peu près en même temps…

Le minimalisme favorise la course naturelle. Barefoot running est la meilleure façon de pratiquer ou réapprendre à courir naturellement.

¨

Les enfants courent naturellement. [6] 
Quelques adultes aussi. [7]


Last movie shows the NATURAL sequence of impact of HUMAN NATURAL RUNNING STYLE (2 millions years old skill and practice)[8]

Il n'est pas nécessaire de courir pieds-nus mais cela aide à sentir le mouvement juste.
La chaussure est là pour protéger le pied, en aucun cas pour entraver son bon fonctionnement.
Il existe de nombreuses chaussures pour courir naturellement: Différentes options, mais toutes, légères et souples, sans entraver le fonctionnement normal du pied.

Et surtout, la chaussure minimaliste, en rendant la perception naturelle du pied et en n’interférant pas avec son mouvement naturel, va FAVORISER la bonne séquence d’impact (course à pied la plus douce possible).

260px

Sur ces 2 films et la photo suivante (Courtesy of Renier Myburgh), on voit comment la chaussure minimaliste permet de garder le même mouvement que pieds-nus. [9][10]

Les témoins d’usure vont montrer si on impacte comme pieds-nus sur le film. Une usure plus importante au niveau du 5eme métatarse indique une attaque idéale au niveau de la biomécanique du pied.


Voilà donc pour l’homme et la course à pied.

Mais quid de l’entraide allez-vous me demander?
Il semble que l’entraide soit un trait commun au moins pour les dernières espèces d’humains.

Ces 3 espèces ont coexisté et avaient toutes en commun: la capacité de courir et un gros cerveau.
Erectus 2 Mio années (record de longévité comme espèce d’humain !!!!)
Neandertal 500’000 ans Sapiens 150’000 ans et derniers petits réglages pour le prototype définitif, il y a 50’000 ans.


Donc avec nos pieds, notre cerveau et notre position debout, on peut aller partout, VRAIMENT PARTOUT.

L’homme n’est donc pas un compromis maladroit de l’évolution, mais au contraire ce qui peut se faire de mieux comme explorateur longue distance.
Si on se sert correctement de notre corps, on peut faire de grandes distances et manger les animaux locaux.
Juste, nous ne sommes pas faits pour courir vite.

Il faut voir l’Afrique de l’Est comme un labo expérimental pour l’homme:

Evolution arborescente, quelques dizaines de milliers d’individus en permanence avec beaucoup de tests.
Et puis Erectus: une Grande réussite, 2 millions d’années de colonisation de l’Afrique, l'Europe et l'Asie.
Et aussi Erectus a évolué en Europe en Néandertal et vers 500’000 ans, Néandertal peuple l’Europe et l’Asie.
Il est très adapté au froid mais moins a la course et a besoin de plus de ressources.
Et pendant ce temps Homo continue d’évoluer en Afrique et vers 50’000 ans, il sort d’Afrique et va faire la conquête de toute la planète.
Erectus a déjà disparu (cohabitation en Afrique avant) et Néandertal va disparaître


Mais pas avant d’avoir interagi avec "Sapiens".

En 2010, Svante Paabo" a séquencé 4 Mia de bases du génome de Néandertal.

Et en comparant aux humains actuels, on voit que les Africains modernes ont 0% de Néandertal et les Eurasiens en ont entre 1 et 4%.

Cela pourrait expliquer que bien que nos ancêtres communs étaient en Afrique il y a 500’000 ans et que les 2 espèces ont évolué indépendamment jusqu'à il y a 50’000 ans, la rencontre et le métissage des 2 espèces a contribué à augmenter la diversité des humains actuels.
Il faut donc voir Néandertal et Erectus non pas comme des ancêtres, mais plutôt comme un papa et un cousin qui ont disparus récemment (200’000 ans pour Erectus et 30’000 ans pour Néandertal).

280px

Et ces 2 parents sont capables de s’occuper de leurs handicappés, ce qui est unique dans le règne animal.

De récentes découvertes archéologiques d’enfants ou d’adultes avec des malformations ou des blessures les rendant peu ou pas autonomes, mais qui semblent avoir vécu plusieurs années avec, ont montré que Néandertal peut s’occuper de ses handicapés.

270px 270px

Mais aussi Erectus, ce qui est fascinant car cet ancêtre avait des journées bien remplies pour trouver sa nourriture.


En résumé, l’empathie et le sacrifice pour l’autre existe aussi chez beaucoup d’animaux. Cas d'un chimpanzé qui se noie pour en sauver un autre.
L’entraide ponctuelle existe aussi chez les rats.
Mais aucun animal, même les chimpanzés ou les bonobos, ne sont incapables de s’occuper d’individus handicapés sur le long terme.
D’où vient donc cette faculté humaine vieille de au moins 2 Mio d’années?

L’hypothèse est la suivante : Les premiers Homo n’avaient tout simplement pas le choix. Au cours de leurs millions d’années d’évolution, ils ont appris à chasser en pack, car tout le monde doit être là quand la bête tombe, donc si quelqu'un reste derrière, c’est contre-productif pour l’espèce (en particulier les femmes enceintes). Donc course et chasse se font avec hommes, femmes, vieux et enfants. Personne ne reste derrière, on attend et on aide tout le monde à suivre.

270px 270px

Il est donc logique qu'après plusieurs millions d’années à vivre comme cela, à courir et chasser ensemble, avec le souci que personne ne reste derrière, l’humain soit devenu à la fois un spécialiste de l’ultracourse et de l’entraide.

Patrick Salmon, Genève le 23 mai 2016



IMG 3286c cwz.jpgIMG 3287c cwz.jpgIMG 3289c cwz.jpgIMG 3291a cwz.jpgIMG 3293c cwz.jpg