Voyage aux îles Komodo 2011

De plongeplo
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par Anthea Gutknecht - Printemps 2011


C’est où Komodo ? C’est comment ? C’est vraiment méchant un dragon ?

Ces questions et bien d’autres, qui nous trottaient dans la tête depuis quelque temps, on fait qu’un jour de mai dernier Claude, Didier, Jean-Pierre, Jurg et Philippe, Françoise, Joanna et moi entreprenions le long voyage vers la Malaisie puis l’Indonésie.

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Première nuit à Bali

Il a fallu, pour commencer, passer la nuit à Bali afin de reprendre nos souffles et attendre l’avion qui nous conduirait 360 km plus loin, par-dessus un chapelet d’îles volcaniques. Notre destination finale se trouvait être Labuanbajo sur l’île de Flores, proche voisine du Parc National de Komodo. La réserve elle-même, Patrimoine mondial de l’Unesco, comporte 1.800 km2 de terres sauvages et un monde sous-marin peu exploré englobant les îles de Komodo, Rinca, Padar et Gili Motang, sans compter une multitude d’îles plus petites baignées par les eaux des détroits de Sape, Linta et Molo entre les îles de Flores et de Sumbawa.

Embarquement sur le MS Manguana

Le temps de quitter l’aérodrome et de descendre au port de pêcheurs et nous voilà embarqués sur le MS Manguana, notre Chez Nous huit jours durant. Certains diraient que les générateurs de notre rafiot ronronnaient trop bruyamment jour et nuit, que la barrière sur le pont supérieur était mal placée, nous empêchant d’admirer la vue, que les bacs à douche avaient dépassés depuis longtemps leur prime jeunesse, que notre guide de la mer ne parlait que l’écossais, que l’air comprimé manquait de Nitrox … L’équipage toutefois était à la hauteur de nos attentes, notre capitaine Hankey s’avéra être un grand maître tant à la barre qu’en plongée et les cuistots n’ont pas ménagé leurs efforts pour nous fournir des repas goûteux, copieux et variés.


Les premières plongées

Outre les quatre plongées au programme de chaque jour, bien d’autres activités ont émaillé la semaine. Notre baptême, pour ainsi dire, fut l’expédition mouvementée et arrosée mise sur pied pour admirer un envol de chauve-souris à la tombée du jour. Le temps d’arriver sur site contre vents et courants, les pipistrelles avaient depuis longtemps déguerpies, nous laissant trempés et transis au cœur d’une nuit d’encre !

Les redoutables dragons de Komodo

Au petit matin suivant, tels des expéditionnaires d’un monde perdu, nous avons côtoyer pour de vrai les redoutables dragons de Komodo et arpenté leur habitat de hautes herbes et de collines sur l’île de Rinca… En un clin d’œil nous nous sommes retrouvés au temps des dinosaures. Au cours de la semaine nous avons également pu admirer quelques couchers de soleil du haut de diverses collines dominant notre labyrinthe nautique.


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Pour plonger dans les eaux de Parc national il est nécessaire de tenir compte d’un nombre de paramètres complexes : les marées non négligeables, les courants réputés violents, le vent et les vagues, sans oublier l’ensoleillement et la température de l’eau. A vol d’oiseau, seuls quelques 44 km séparent le nord de l’extrême sud de l’archipel mais le contraste y est saisissant. Au sud : du vent, des nuages et une eau tonique à 24° ; au nord, quasiment les tropiques : ciel bleu, ni vent ni vagues et la température de l’eau bien plaisante.

les briefings de Brice l’Ecossais

Nombreux furent les briefings de Brice l’Ecossais dépeignant de forts courants divers et variés, mantas et requins. Hélas, il faut vous l’avouer, nous sommes restés sur notre faim. Ni courants phénoménaux ni pélagiques étaient au rendez-vous faute à la saison, faute au changement climatique, faute à la lune, faute à pas de chance… Mais tout ceci n’est qu’un détail de l’histoire car les fonds marins de l’archipel n’étaient pas avares de belles choses malgré les pêcheurs du coin adeptes du cyanure et de la dynamite, selon les dires. Il nous est arrivé de plonger à reculons face à un courant – une fois n’est pas coutume - afin de ralentir notre progression pour mieux admirer la flore et la faune à notre portée… Nous avons été étonnés par la variété de poissons crapauds et de nudibranches, les anguilles à ruban, les tortues, les raies pastenagues, sans parler des coraux superbes et surprenants. Et que vous dire de la magie des plongées de nuit qui se terminaient invariablement par un bain d’étoiles : l’absence de lune et l’éloignement des îles habitées nous offraient à chaque occasion un ciel nocturne parcouru de part en part par la Voie Lactée et scintillant de constellations. Superbe !

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Parmi bien d’autres, le site de Manta Alley – lieu de passage des marées et des courants reliant le Pacifique au nord et l’Océan Indien au sud - explorés plusieurs fois par le groupe, nous a réservé une dérivante ‘décoiffante’ un peu à la façon d’un grand huit un jour de grand vent. A cette occasion, quelques mantas ont croisées notre chemin, remontant le courant sans effort tandis que nous volions à toute allure dans la direction opposée…

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Retour à la civilisation

Et ainsi, de plongée en plongée, l’île en île, de soirée en soirée, notre séjour à Komodo a pris fin et il a fallu retrouver la civilisation. Cependant, pour la plupart d’entre nous, il restait un temps sur l’île des Dieux pour renouer en douceur avec les réalités du monde.

Au fil des jours à Bali nous nous sommes retrouvés à 7, à 6 puis finalement à 3, dans un bijou de petit hôtel en bordure de mer, sur la côte Est de l’île, où la barrière de corail – tristement disparue dans les années ’70 – a dû être remplacée par une fortification bétonnée faisant face à l’assaut des marées et des vagues. .. Nous avons visité les rizières verdoyantes et les palais d’eau rafraîchissants, les volcans auréolés de nuages et les villages authentiques… de quoi nous faire une toute petite idée du mode de vie de ce peuple pétri de traditions, de rites et de superstitions. Mais nous avons aussi exploré à deux reprises l’épave du US Liberty – 120 m. de long – coulée à quelques mètres de la plage en 1942 par 30 mètres de fond et avons plongé sur deux autres sites, plus près de l’hôtel, foisonnants de petite faune marine


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Voilà en quelques lignes ce que notre petit groupe a vécu ensemble pendant les deux dernières semaines de mai 2011. J’espère que ce bref aperçu, plus un coup d’œil sur les quelques photos en annexe, auront affiné l’idée que vous vous faisiez des îles de Komodo ou, mieux encore, donné l’envie de vous y plonger pour de vrai !